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SAINT-THOMÉ
Au Moyen Âge on mettait facilement toutes les destructions d'églises sur le compte des «Sarrasins». Il n'est pas sûr qu'ils soient venus jusqu'à Saint-Thomé ; ce pouvait tout aussi bien être le fait d'un raid de Normands au Xe siècle. En tous cas, Saint-Thomas fut reconstruite au XIIe siècle. La banale
façade actuelle en masque complètement l'appareil, mais en faisant le tour on découvre bien la structure d'une église romane à une seule nef voûtée, bien construite, avec de gros contreforts latéraux, un petit transept avec, au-dessus, une tour lanterne, puis une abside semi-circulaire. L'intérieur est malheureusement empâté de couches successives de crépis et de badigeons : on reconnaît cependant des arcatures décoratives et des arcs de décharge. Il est à souhaiter qu'un jour tout cet ensemble soit restauré et mis en valeur. Notons que la jeune Association des Amis de Saint-Thomé, en dépit de moyens encore limités, a déjà à son actif plusieurs interventions heureuses, telles que la révision de la toiture de Saint-Thomas, le ravalement de l'abside de Saint-Sébastien et la suppression des disgracieuses consoles du réseau électrique.
Église Saint-Thomas - L'abside et la coupole sur la croisée du transept
Coupole sur pendentifs
L'abside est décorée de niches creusées dans le mur
Le mur de l’abside est creusé de cinq niches semi-circulaires séparées par des colonnes. Il s’agit là d’une caractéristique du premier art lombard, qui se rencontre aussi à la chapelle octogonale de Mélas, à l’ancienne église Saint-Jean-Baptiste de Meysse, à Ruoms et à Saint-Sulpice de Trignan… Souvent ces alvéoles reposent sur un mur bahut, qui ici a peut-être été enfoui, car on remarque que le chœur est surélevé par rapport à la nef.
Cette petite ouverture, de style typiquement wisigothique, témoigne de l'anciennetéLa façade comporte quelques vestiges antiques, visiblement rapportés. Rappelons le fragment d'inscription monumentale qui cite la tribu Voltinia et ajoutons-y, sous la niche de droite qu'occupe la statue de St-Thomas apôtre, une large dalle de marbre blanc, sans doute d'origine antique, de forme trapézoïdale, ayant vraisemblablement servi de linteau à la porte de l'édifice roman, et qui offre, gravée très faiblement, une tête de Christ avec le nimbe crucifère, sculpture datant du XIIe siècle.
Pierre de remploi avec une tête de Christ gravée
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